• Matricules militaires

    Cela ne m'intéressait pas de regarder les registres matricules militaires, je n'en avais pas envie et je ne savais pas m'y prendre. Une archiviste m'a aidée. Et ce sont des vraies merveilles de fichage administratif!

    Aspect du visage, couleur des cheveux et des yeux, taille, degré d'instruction, charges de famille, état de santé en cas de réforme...domiciles successifs au moins tant que la période de réserve dure,

     

    Le niveau d'instruction et les connaissances musicales des conscrits avaient une grande importance selon les instructions du 4 décembre 1889 relatives aux opérations préliminaires à l'appel des classes.

    Matricules militaires

     

    Beaucoup de départements ont numérisé ces fiches et il est très facile de les consulter, pas celle de Paris pour lesquelles il faut écrire ou se rendre sur place. J'attendrai donc pour en savoir plus sur mon grand-père Armand et son frère Henri dont j'ai ignoré l'existence sur à cette année, idem pour mon père.

    En attendant, je sais qu'Emmanuel LEROUX, de la classe 1890 ( la classe est 20 ans après la naissance), fils d'agriculteur, et le père de ma grand-mère Germaine, avait les yeux noirs et les cheveux châtains. Il savait lire, écrire et compter et mesurait 1m66.

    Mon grand-père maternel, Louis MARIA, classe 1920, 1m66, a les cheveux noirs et les yeux roux (!!! - je n'arrive pas à lire autre chose), son niveau d'instruction n'est pas mentionné. D'abord étudiant, il est noté employé de bureau plus tard. Il est réformé pour faiblesse en 1918, faiblesse déclarée irrémédiable en 1923, il est apparemment trop maigre avec 53kg pour un 1m66. En plus il était père de deux enfants, ce qui ne l'a pas empêché d'être mobilisé en avril 1940.

    Son frère René MARIA, classe 1918, a une fiche très remplie, il a fallu coller un papillon pour noter tous les renseignements. Pas de signalement physique à part la taille 1m61, pas de niveau d'instruction.

    On apprend qu'il était candidat à l'école polytechnique, ce qui lui a valu un sursis en 1917 mais il est incorporé comme cannonier le 3 mai 1918. Il devient brigadier en octobre au 24e régiment d'artillerie qui se bat dans le nord de la France, son service actif dure jusqu'au 27 octobre 1918. A cette date le service militaire dure trois ans, il n'a donc pas encore fini. Aspirant en 1920, il obtient encore un court sursis pour étude mais reprend le service, il n'est versé dans la réserve qu'en 1921 avec le grade de sous-lieutenant, puis lieutenant. En 1939, il est affecté au service des fabrications dans l'industrie d'abord, à l'état-major ensuite, la fiche n'est pas complète.

    Les renseignements les plus intéressants se trouvent dans la partie "domicile": sont notées des adresses en  Espagne, Tunisie, Argentine en 1939 mais pas en Grèce où il a pourtant été agent consulaire. Dès 1938, il habite son appartement de la rue Desbordes-Valmore qu'il conservera jusqu'à sa mort.  En mars 1939, il séjourne pourtant place Vendôme et au Majestic. Nous n'en saurons pas plus pour le moment.

    Pour le père de Louis et de René MARIA, Pierre Joseph MARIA, classe 1880, pas de description physique, son niveau d'instruction est 3, il est instituteur adjoint et habite à Airvault. Avec  le numéro de tirage 88, il est dispensé d'engagement décennal: chanceux.

    Le grand-père de mon père, Théodore VICTOR, avait les sourcils noirs et les yeux bruns, il est typographe. Ajourné pour faiblesse en 1881, il a été incorporé en 1882 et a servi comme deuxième classe dans un régiment d'infanterie. Il s'est rengagé volontairement. Il devient soldat musicien en mars 1883 mais est réformé en novembre 1884 pour hypertrophie du coeur. 

    Le meilleur est pour la fin. Je viens de recevoir les fiches signalétiques d'Henri VICTOR et d'Armand VICTOR. Je les reçois dans un même courrier des archives de Paris mais leur contenu est très différent: Henri a fait de la prison comme souteneur quand Armand a été décoré pour sa conduite au front et cela correspond bien à l'estime dans laquel mon père a tenu l'un et l'autre.

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     Henri VICTOR, garçon marchand de vin, fait son service militaire dans l'infanterie, puis est rappelé en 1917 (?). Il promu caporal en 1905,  dégradé en 1909 suite à une condamnation comme souteneur par le tribunal de la Seine. D'autres condamnations ont précèdé: tromperie commrciale, abus de confiance, et port d'arme prohibée. 

    Armand VICTOR, 1m62, camionneur de son métier est engagé volontaire en 1901, fait la "campagne de Madagascar"entre 1901et 1904 (mais Madagascar semble avoir été pacifié en 1900??), en partie comme "soldat clairon". Rappelé en 1914, il est promu caporal , sergent puis adjudant. Il obtient la croix de guerre  étoile de bronze.* Il a été cité le 29/08/1917 à l'ordre de sa brigade comme "excellent sous-officer" faisant preuve de son entier dévouement comme agent de liaison puis comme brancardier à Verdun et Laffaux. 

    Henri comme Armand sont domiciliés à Paris à différentes adresses dont le domicile de leur mère rue d'Assas à partir de 1900.

     

     * Il y aurait eu environ deux millions de citations durant la guerre de 14-18. voir l'article de Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Croix_de_guerre_1914-1918_%28France%29 .

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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